Chers frères et sœurs, Chers amis,
Aujourd’hui, en début d’après-midi, le Cardinal André Vingt-Trois est retourné auprès de Dieu.
Pour beaucoup d’entre nous, prêtres, diacres, fidèles de Paris, il fut bien plus que notre archevêque, mais un pasteur, un père, un exemple ; pour moi, un frère dans le ministère épiscopal et le service, et un ami.
Le Cardinal Vingt-Trois a vécu toutes les missions qui lui furent confiées – à Paris aux côtés du cardinal Jean-Marie Lustiger, comme archevêque de Tours, puis comme archevêque de Paris, comme président de notre conférence épiscopale, comme cardinal de l’Église universelle – malgré la charge que ces missions représentaient, dans la simplicité du tout premier appel qu’il avait reçu du Seigneur à marcher à Sa suite.
Ces dernières années, par-delà les difficultés de sa santé qu’il a endurées avec courage et patience, il n’a pas cessé de continuer à servir, différemment comme il le disait lui-même, par la prière et l’abandon à la volonté de Dieu.
Depuis plusieurs semaines, et plus particulièrement ces derniers jours, il entrait progressivement dans le silence du mystère de Dieu, et c’est dans cette prière confiante et cet abandon qu’il s’est endormi paisiblement cet après-midi.
Chers frères et sœurs, Chers amis, demandons de tout notre cœur au Seigneur d’accueillir notre père, notre frère, notre ami, André cardinal Vingt-Trois, dans la lumière de son amour miséricordieux. C’est pour lui qu’en cet instant monte vers Dieu notre prière fervente, comblés comme nous le sommes, comme il l’était lui-même, de l’espérance que la foi au Christ mort et ressuscité nous donne : « Le tombeau vide est le signe que le Christ est vivant. Le tombeau n’est pas le signe qu’on l’a perdu, c’est le signe qu’Il nous retrouve et qu’Il nous entraîne avec lui dans la communion avec Dieu. »
Prions aussi, le cœur plein de reconnaissance, pour toutes celles et ceux qui l’ont accompagné et servi : les sœurs et les collaborateurs de l’archevêché, le personnel médical et de service de la Maison Marie-Thérèse, ceux qui l’ont visité, sa famille, ses amis, ses proches qui sont aujourd’hui dans une grande, compréhensible peine d’être séparés de lui. Que le Seigneur leur donne la force et la consolation de savoir le Cardinal entré dans le repos et la joie des bons et fidèles serviteurs.
Je demande qu’à 17h aujourd’hui, le bourdon de notre cathédrale Notre-Dame de Paris et les cloches de toutes les églises paroissiales de notre diocèse sonnent en glas un coup pour chacune de ses 82 années, afin d’annoncer aux fidèles de Paris le retour vers Dieu de leur archevêque émérite.
Je demande également que demain et les jours suivants soient célébrées et annoncées des messes à son intention. Ce sera le cas ce soir pour la messe de 18h à Notre-Dame, retransmise sur KTO. Dès à présent, ceux d’entre nous qui le souhaitent peuvent venir se recueillir simplement, silencieusement, dans notre cathédrale.
Pendant toute la durée du deuil diocésain dans lequel nous entrons, jusqu’aux obsèques du Cardinal Vingt-Trois, dont la date sera communiquée ultérieurement, un livre de condoléances sera ouvert sur le site internet du diocèse de Paris.
Pour moi, je vous garde tous et chacun, dans mon cœur et dans ma prière,
† Laurent Ulrich
Archevêque de Paris
